Introduction et contexte
Le volet pédiatrique dédié à la maltraitance est maintenant reconnu comme une surspécialité de la pédiatrie par l’American Academy of Pediatrics, avec une formation de 3 ans dans un centre spécialisé.
Au Canada, des démarches seront entreprises auprès du Collège Royal des médecins et chirurgiens du Canada en vue d’obtenir l’accréditation pour une nouvelle catégorie de diplôme (DCRMC) que le Collège compte offrir. Ce ne sera pas une nouvelle surspécialité ; le diplôme reconnaîtra plutôt l’acquisition d’une expertise particulière dans le domaine de la maltraitance.
Le stage offert au CHU Sainte-Justine touche le volet maltraitance ainsi que l’approche communautaire et de réseau, des déterminants de la santé et de la défense des droits et services pour les jeunes.
Admissibilité
Le candidat canadien devra avoir complété au moins 3 années de résidence en pédiatrie et démontrer un intérêt dans ce champ de pratique.
Le moniteur clinique de l’extérieur du Canada devra avoir complété sa formation en pédiatrie (ou presque).
Objectifs principaux
Le but est d’assurer au pédiatre une formation complémentaire dans tous les secteurs touchant la maltraitance autant auprès des jeunes enfants que des adolescentes et adolescents :
- négligence ;
- sévices sexuels et sujets connexes (infections transmissibles sexuellement, comportements sexualisés normaux ou inappropriés à l’âge, etc.) ;
- sévices physiques que ce soit les ecchymoses, brûlures, fractures inexpliquées, traumas crâniens non accidentels ;
- l’abus médical (appelé aussi Munchaussen par proxy).
Il s’agit entre autres :
- de démontrer une bonne connaissance de l’évaluation et des diagnostics différentiels de chacune de ces problématiques ;
- d’acquérir une approche relationnelle adéquate auprès des parents de ces enfants ;
- de se familiariser avec l’approche interdisciplinaire avec tous les acteurs impliqués dans ces problématiques que ce soit les travailleurs sociaux, les organismes de protection ou encore, dans certains cas, les enquêteurs, policiers et avocats.
Le candidat développera également une bonne connaissance des lois encadrant cette protection infantile ainsi que certaines habilités face au niveau de preuves nécessaires devant les diverses instances judiciaires (tribunaux, Chambre de la jeunesse et cour criminelle). Le stage permettra aussi une exposition aux témoignages devant ces diverses instances judiciaires et légales.
Le but est également d’assurer une formation auprès de ces populations pédiatriques vulnérables et de développer des habiletés pour le travail en réseau et communautaire, tout en développant des habiletés pour la défense de droits des jeunes.
Une formation complémentaire en recherche clinique durant la période de monitorat pourra aussi être offerte et est fortement recommandée, de même que la participation à un projet de recherche.
Déroulement et contenu du stage
- Participation aux différentes cliniques en pédiatrie sociale ou en pédiatrie sociojuridique (maltraitance) :
- les cliniques de pédiatrie sociojuridique (sévices sexuels ou physiques, comportements sexualisés)
- les cliniques des adolescents dédiées aux victimes de sévices sexuels et de négligence
- les consultations demandées pour des patients hospitalisés soupçonnés de mauvais traitements physiques
- les cliniques médicales au Centre d’expertise Marie-Vincent dédiées aux enfants de 0-12 ans victimes de sévices sexuels
- les cliniques médicales offertes au Centre jeunesse de Montréal (protection de la jeunesse) pour des enfants victimes de négligence ou autres sévices physiques ou psychologiques ou présentant des troubles du comportement.
- Développement ou participation à un projet de recherche clinique touchant le domaine de la maltraitance ou de la pédiatrie sociale.
- Depuis plus de 16 ans, une collaboration est établie avec des chercheurs Ph. D. en psychologie-sexologie à l’Université du Québec au sujet des sévices sexuels chez les enfants.
- En 2010, une collaboration est établie avec la Chaire interuniversitaire Fondation Marie-Vincent sur les agressions sexuelles envers les enfants et des projets de recherche sont en développement.
- Une collaboration également avec Dr Gilles Chabot, membre de l’équipe et responsable de l’unité des Maladies Métaboliques osseuses (recherche en lien avec les 2 volets, maltraitance et maladies osseuses).
- Assistance aux témoignages des médecins de la clinique au tribunal.
- Participation aux congrès ou colloques touchant les différents aspects de la maltraitance.
- Participation à des enseignements formels en maltraitance et en pédiatrie sociale.
- Lectures dirigées et présentations scientifiques par le stagiaire.
Corps professoral
Le corps professoral est composé de plusieurs pédiatres et médecins ainsi que d’une équipe multidisciplinaire. Trois pédiatres œuvrent à la Clinique de pédiatrie sociojuridique du CHU Sainte-Justine, soit les Drs Anne-Claude Bernard-Bonnin, Gilles Chabot et Claire Allard-Dansereau. Dre Judith Meloche travaille au Centre d’expertise Marie-Vincent et au Centre jeunesse de Montréal, les Drs Louise Desmarchais et Frédéric Faucher au Centre jeunesse de Montréal et Dr Jean-Yves Frappier en adolescence. D’autres pédiatres ou médecins sont impliqués dans différentes cliniques satellites pour les stages.
Directeurs du programme d’enseignement
Claire Allard-Dansereau, M.D., FRCPC
Professeure agrégée de clinique
Université de Montréal
Responsable, clinique sociojuridique, secteur de la pédiatrie sociale
Tél. : 514 345-4866
Fax : 514 345-4869
Jean-Yves Frappier, M.D., FRCPC, M. Sc.
Professeur titulaire de pédiatrie
Université de Montréal
Directeur, Département de pédiatrie
Responsable, secteur de la pédiatrie sociale
Tél. : 514 345-4673
Fax : 514 345-2361